Après les crabes, les bigorneaux ! On reste dans le thème des crustacés mais on change de falaise. Aujourd’hui ce sera une première car on part découvrir la calanque de l’Escu, beaucoup moins visitée que ses voisines Marseilleveyre ou Sormiou. La calanque de l’Escu n’est d’ailleurs pas aussi profonde que ses voisines plus connues, mais elle est plus sauvage, plus isolée et elle abrite une grande cavité impressionnante. Ce sera d’ailleurs le projet de la journée : traverser cette cavité/grotte puis en ressortir par un gros toit tout aussi impressionnant.
La voie en question : Bigorneaux Wall (assez peu répétée apparemment) 6b/6c+/6c/5b/6a+. Elle se situe en bas à droite sur la photo suivante, avec un départ depuis un bloc tombé dans l’eau.
Une plaque au fond de la calanque rappelle les dangers de la calanque : en 1951 un adolescent meurt noyé après avoir sauvé plusieurs enfants tombés dans la mer un jour de forte houle… Aujourd’hui la mer est calme, on décide de s’engager dans la voie, en prenant toutes les précautions.
Le départ se fait donc depuis un petit îlot et en un grand pas on rejoint la première longueur. C’est une traversée ascendante vers la gauche, bien prisue mais assez athlétique notamment sur le dernier pas (que ni moi ni Guillaume n’enchaînerons).
Un grimpeur nous emboîte le pas après nous avoir demandé la cotation de la première longueur (6b). Il la grimpera en mode deepwater solo et tombera comme nous juste à la fin de la voie. Pour lui ça sera plouf, nous avec notre corde, on continue ! Quel plaisir de grimper à quelques mètres au-dessus de l’eau. Petit soulagement au moment une fois arrivés au relais, celui-ci est bien confortable sur une large vire. Mais le confort n’est que de courte durée et on enchaîne avec la longueur clef de la voie : un 6c+ en fissure déversante que l’on sortira grâce aux techniques de verrou et de coincements de poings appris quelques jours plus tôt lors d’une formation à Annot. On souffre un peu, on s’écorche les doigts et les mains, on tombe, on ré-essaye, mais au final on arrive à verrouiller les mains pile poil comme il faut, et c’est alors tout simplement génial ! On adore !
Finalement nous n’aurons pas le temps de finir la voie et nous laissons les 2 dernières longueur pour une prochaine fois. Sans regret, on s’est déjà largement régalés dans les 3 premières longueurs de ce Bigorneaux Wall. Une voie que l’on ne retrouve quand dans nos calanques préférées, au-dessus de la mer vert émeraude et avec l’horizon infini face à nous. Que demander de plus ?